À chaque fois que je pense à la queerphobie¹ qui ne fait qu’augmenter depuis les derniers mois, je réfléchis et j’observe la manière dont les médias construisent la communauté queer comme un ennemi public. La communauté est représentée comme un problème, en passant par un discours de criminalisation qui entraîne des répercussions sociales et législatives.
Tout d’abord, on assiste à une criminalisation du mouvement queer venant des personnalités médiatiques. On criminalise la communauté queer en créant un lien fallacieux entre queer et sexualité constituée comme déviante. Ce discours de criminalisation contribue à la marginalisation des gens queer. Les appareils médiatiques sont nécessaires à la montée de la queerphobie par leur capacité à transformer des faits divers en enjeux de société nécessitants des interventions sur la place publique.
Tout d’abord, on assiste à une criminalisation du mouvement queer venant des personnalités médiatiques.
On criminalise la communauté queer en créant un lien fallacieux entre queer et sexualité constituée comme déviante.
Ce discours de criminalisation contribue à la marginalisation des gens queer. Les appareils médiatiques sont nécessaires à la montée de la queerphobie par leur capacité à transformer des faits divers en enjeux de société nécessitants des interventions sur la place publique.
Cette mise en valeur du débat sur la légitimité des gens queer amène à une diffusion de l’oppression des personnes queers et cela dans tous les domaines sociaux. Bref, l’oppression que les empires médiatiques font envers la communauté queer est continuée par la population en général. Cette oppression se traduit par des pratiques concrètes de marginalisation. Marginalisation économique, par une discrimination à l’emploi et par l’instauration un climat malsain envers la personne queer. Marginalisation au niveau familiale et sociale, la personne queer risquant de se faire rejeter par sa famille et par ses ami-e-s dut au clivage diffusé par l’appareil médiatique. Ces oppressions amènent la personne queer à s’isoler socialement et peuvent mener à une dépression ou dans certains cas, au suicide.²
Ce discours de criminalisation mène également à des répercussions législatives. Cette marginalisation est matérialisée par des lois qui s’attaquent ouvertement à la communauté queer.
Par exemple, aux États-Unis, environ 500 projets de loi s’attaquant aux personnes queers avec une pondération importante envers les personnes trans furent déposés dans les chambres des représentant-e-s des États américains³. Ces lois sont aussi présentes au soi-disant Canada où les gouvernements de la Saskatchewan et du Nouveau-Brunswick ont déposé des lois transphobes durant la dernière année⁴.
Au Québec, le premier ministre n’a pas écarté des changements pour les droits des personnes trans et non binaires à la suite des conclusions qui seront amenées par le fameux « conseil des sages »⁵.
En résumé, cette montée de la queerphobie n’est guère surprenante. De plus, l’État est passif en raison de ses dynamiques électoralistes. Le système électoral actuel n’aide pas du tout puisqu’il pousse les partis politiques à réfléchir à court terme. Bref, on les pousse à réfléchir à comment gagner les prochaines élections et non à comment améliorer la vie des gens sur le long terme. Ainsi, le parti politique est pris dans une dynamique de prise de position rapide sur n’importe quels enjeux médiatiques sans réflexion à plus long terme. La gauche électorale ne s’en sort pas : le support des partis politiques se considérant de gauche envers la communauté queer n’est pas présent ou, pire, ces partis jouent au jeu de l’oppression pour espérer gagner quelques votes qui, très souvent, ne se concrétisent pas⁶.
Donc, la communauté queer doit se préparer au pire et ne doit pas faire confiance aveuglément aux politiques qui pourront à tout moment, les trahir. La communauté devra se servir par elle-même et combattre ceux qui veulent qu’iels disparaissent. Bref, refusons la froideur de la politique et optons pour la chaleur de la rue.
¹ Hostilité envers les personnes considérées en dehors de l’hétéronormativité et de la cisindentité.
² La Presse canadienne, « Suicide : les jeunes transgenres plus à risque d’idées et de tentatives », Radio-Canada, section Santé, 6 juin 2022,
<https://bit.ly/3QRaIbw>.
³ « LGBTQ+ Legislative Tracking 2023 », dans Google Docs, <https://bit.ly/3umTwmO>, consulté le 1er novembre 2023.
⁴ La Presse Canadienne, « La Saskatchewan adopte sa loi sur les jeunes trans de moins de 16 ans à l’école », Le Soleil, section Politique, Québec, 20 octobre 2023, <https://bit.ly/47lw5ss>; Nadia Gaudreau, «Politique 713 : la révision crée une crise politique à Fredericton », Radio-Canada, section Zone Société, 8 juin 2023, <https://bit.ly/3QF5Rds>.
⁵ Geneviève Lajoie, « Identité de genre: Legault comprend l’inquiétude des parents, mais appelle au calme », Journal de Montréal, section Politique, Montréal, 21 septembre 2023, <https://bit.ly/47gFSA4>.
⁶ Harriet Williamson, « Keir Starmer slammed for ’throwing trans people under the bus’ », PinkNews, London (UK), 2 avril 2023, <https://bit.ly/49JLnZW>.
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