Tout coule.
Observe, cible, ronge et roucoule,
L’humanité exsangue
S’est tue. La froide nature
Vidée de son ombre,
Sombre dans le mur,
Hélios caresse nos décombres.
S’égaler aux Dieux ?
C’est l’erreur de l’Homme
Qui, perdu dans l’opium,
S’éloigne des vertueux.
Leurs paroles, leurs morsures
Livrent des prophéties :
Promesse de luxure,
Luxuriante vie.
Le forage dans nos veines,
Garant de notre apogée,
Nourrit notre carence vaine
Complice de notre piété.
Notre corps prisonnier,
Notre âme affolée,
Sombrent dans leur paradoxe
Automne, printemps, c’est l’équinoxe.
Bouger, c’est l’échec.
Projet hémorragique,
Le pétrole coule, tragique !
Bouger, c’est l’échec philosophique.
Tout coule.
Observe, cible, ronge et roucoule,
L’humanité exsangue
S’est tue.
Nous ne pouvons pas continuer comme cela en ce moment. L’inaction climatique est un crime. Nous avons tissé une amitié avec le pétrole. Si doux, semblait-il, avec son charme émancipateur, il nous révèle, aujourd’hui, son vrai visage. Or, sa nature venimeuse s’est dévoilée trop tard. Le mal est fait. Comment se défaire des liens qui nous unissent à cette source de lumière sans que tout tombe comme des dominos ? Ne rien faire, c’est un crime. Bouger, c’est un risque vertigineux. Imaginez ! Il suffirait que les énergies fossiles cessent de nous alimenter du jour au lendemain pour que tout s’effondre ! Il ne faudrait qu’un bogue informatique pour que toute la société chavire ! Un bouleversement du fragile équilibre que nous avons forgé entrainerait des ruptures, positives et négatives. Une grave crise pourrait certes réduire les GES émis. Cependant, elle pourrait aussi faire reculer certains droits acquis durement, comme l’assurance chômage, l’assurance maladie, l’éducation publique, le suffrage universel, etc.
Nous nous sommes mis dans une sale situation avec notre ami toxique, le pétrole.
Cependant, nous n’avons pas le choix. Nous avons ce devoir d’agir. Nous DEVONS accepter le sacrifice, la souffrance, le deuil. Nous DEVONS nous battre pour la victoire, l’émancipation collective, la véritable démocratie et l’épanouissement de la biodiversité.
C’est absurde d’aller à l’école pour, ultimement, alimenter un système qui court à sa perte. Nous fonçons dans un mur en continuant à suivre notre routine actuelle. Nous ne devons plus orienter nos choix de professions selon le salaire que nous désirons avoir, selon nos passions, etc. Ce ne sont plus des considérations individualistes qui doivent guider notre avenir. Aujourd’hui, il faut choisir en fonction de la collectivité. Du bien commun. Avec la direction vers laquelle s’en va le monde, et ce, en dépit des alarmes sonnées par le GIEC, nous ne pouvons plus mettre la tête dans le sable. Nous devons désormais agir en fonction de ce dont notre société a besoin. Mettons notre énergie dans une révolution pour la justice climatique. C’est le nombre et la cohésion qui fera la puissance.
À l’heure actuelle l’inaction est interdite. L’échec, une catastrophe.
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