chapitre un : hot girl summer
j’ai le patriarcat autour du cou
je le regarde et je lui dis,
étouffe-moi, étrangle-moi, viole-moi, tue-moi
vaincue
il y prend plaisir, il me sourit
son territoire, mon corps, ma gorge
propriété masculine
« avoue, t’aimes ça ? »
non serait un mensonge
gémissements
caresses
mais jamais d’orgasmes
sexe lamentable
corps aliéné
draps tachés
et pénurie de tendresse
chapitre deux : célibataire désespérée
viens,
aime-moi à ma place
sois mon prince charmant
mon cœur,
il est à toi
romance ou
mal être
je t’aime toi
homme inaccessible
grand, mystérieux
tu me fais oublier
embrasse-moi
remplit le vide
noue la boucle
bague au doigt
tu peux juste me regarder moi
la seule et
l’unique
il faut que je sois la plus belle
pour toi, pour toujours
chat à la recherche de souris
grand, blond et
célibataire
pris au piège
de mon cœur meurtri
cercle vicieux
et plaie ouverte
mon âme sœur
c’est toi
chapitre trois : chaînes invisibles
elles s’entrechoquent.
je me débats.
et je me demande si mes chaînes te gênent,
si elles font trop de bruit,
si elles gâchent ta vision,
et si elles t’incommodent.
j’ai longtemps essayé de faire moins de bruit,
et de moins me débattre.
d’être en silence.
muette et
inoffensive
confiné à l’espace privé
perpétuelle prison
pour la
gente féminine
écoute
je hurle à travers les barreaux
je m’évade de
tes menottes
toi et
tes frères
êtes voués à la défaite
j’ouvre le cercle
et tu m’écoutes
chapitre 4 : conte de fées hétéronormatif
il était une fois une personne,
une très jolie personne,
tant à l’intérieur qu’à l’extérieur,
qui parlait.
elle parlait d’un sujet avec passion,
avec connaissances,
avec intensité.
elle n’arrêtait pas de parler,
elle avait des choses à dire,
elle voulait se faire entendre.
il était une fois une autre personne,
sans connaissance
sans passion
mais avec une seule chose.
elle parlait fort,
elle parlait trop,
elle n’écoutait pas.
elle ne sait même pas de quoi elle parle,
elle ne sait même pas comment elle parle,
elle ne sait même pas pourquoi elle parle.
il était une fois une personne qui parlait
et une autre qui lui coupait la parole
il était une fois une personne qui savait et une
autre qui n’avait pas le droit de savoir
il était une fois la seule et l’unique
romance de l’histoire
il était une fois dans mon patriarcat.
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