Quatre militant·e·s réprimé·e·s par l’UQAM : une attaque grave contre le mouvement étudiant
- Militant·e·s du PCR à l'UQAM
- il y a 7 jours
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Militant·e·s du PCR à l'UQAM
Le jeudi 9 octobre, quatre étudiant·e·s de l’UQAM, Olivier, Philippe-Aubert, Samuel et Vanessa, militant·e·s du Parti communiste révolutionnaire (PCR), ont reçu une lettre de convocation devant le comité disciplinaire de l'université. Nous sommes accusé·e·s d’avoir posé des affiches et distribué du matériel politique sans l’autorisation de l’administration, en particulier durant la période lors de laquelle nous mobilisions en faveur d’une grève contre le génocide en Palestine. Pour ce « crime », nous sommes passibles de suspension et d’expulsion.
Tout ceci s’inscrit dans une vague de répression sur le campus. Les étudiant·e·s comparaîtront le 24 octobre. Nous appelons la communauté étudiante à écrire à l’administration pour demander le retrait immédiat des accusations, et à nous rejoindre pour un rassemblement contre la répression à l’UQAM, le 24 octobre à 9h à l’UQAM (local confirmé prochainement).
Une attaque politique
Les militant·e·s du PCR sont actif·ive·s à l’UQAM depuis plus de 10 ans, mais l’administration a intensifié ses attaques contre nous en octobre 2023, à partir du moment où nous avons commencé à nous organiser plus spécifiquement en solidarité avec la Palestine. À partir de cette période, à chaque fois que nous nous installions à une table, dans un local vide ou même dans le corridor pour parler à d’autres étudiant·e·s, des gardien·ne·s de sécurité étaient envoyé·e·s pour nous intimider – parfois une dizaine ou plus.
L’UQAM « permet » l’organisation politique sur le campus en accordant le statut de « groupe étudiant officiel », qui permet la location de locaux et de kiosques. Malgré nos demandes répétées au fil des ans, l’administration nous a toujours refusé ce statut. Elle nous a plutôt suggéré de nous organiser au sein des associations étudiantes, ce que nous avons fait, pour ensuite annuler unilatéralement toutes les autorisations que nous avons obtenues avec des associations étudiantes! Il faut en conclure qu’il est interdit pour nous militant·e·s communistes de nous organiser.
Cette atteinte scandaleuse à nos droits démocratiques de base est en contradiction directe avec la Charte des droits et responsabilités des étudiant·e·s de l’UQAM, qui protège le droit à la liberté d’expression et d’association « sans distinction, exclusion ou préférence fondée, entre autres, sur [...] les convictions politiques ».Nous demandons à l’administration de l’UQAM de retirer immédiatement l’avis d’infraction et la convocation devant le comité disciplinaire des quatre étudiant·e·s.
Vague répressive
Plus largement, interdire toute mobilisation qui n’est pas au préalable « autorisée » par l’administration constitue un dangereux précédent pour l’ensemble du mouvement étudiant, et même du mouvement syndical sur le campus.
Les mesures de répression auxquelles font face nos militant·e·s s’inscrivent d’ailleurs dans une tentative plus large de la direction de l’UQAM de détruire les traditions combatives et radicales de l’Université. Pour ne donner que quelques exemples :
Après les grèves de 2015, de nombreux·euses militant·e·s ont reçu des mesures disciplinaires sévères, incluant l’expulsion, pour avoir organisé une occupation de l’université contre l’austérité;
Depuis 2019, l’UQAM restreint systématiquement l’accès aux listes de cours aux associations étudiantes, ce qui limite leurs capacités de mobilisation et les empêche de faire respecter les grèves votées en assemblée générale;
Après la grève des stages en éducation de 2022, l’UQAM a tenté de forcer les grévistes à recommencer leur stage. Ce n’est qu’après la menace d’une grève de l’ensemble des étudiant·e·s que l’administration a été forcée de reculer;
Également en 2022, les associations étudiantes de l’AFESH, de l’AFESPED et de l’AFÉA ont été évincées de leurs locaux dans le pavillon J. Cet emplacement visible et accessible, qui facilitait le partage d’informations et l’organisation d’événements, était devenu le centre névralgique du mouvement étudiant sur le campus, voire même à travers la province. C’était une attaque ciblée de l’administration sur le militantisme étudiant.
Tout ceci s’est aussi accompagné d’une augmentation vertigineuse du budget de sécurité et de surveillance : entre 2016 et 2025, l’UQAM a trouvé 73,2 millions de dollars supplémentaires à dépenser en agence privée de « sécurité » – une large partie de ce budget étant d’ailleurs gobée par les actionnaires de ces agences. Alors que près d’un·e étudiant·e sur deux peine à se nourrir au Québec, l’UQAM préfère investir dans la répression que dans l’aide aux étudiant·e·s. Pendant ce temps également, les conditions de travail des employé·e·s de l’université se dégradent, comme en témoigne la lutte récente des travailleur·euse·s du SÉTUE.
Ce qui se passe à l’UQAM s’inscrit également dans une escalade de la répression des mouvements contestataires plus largement. Dans les universités canadiennes, l’épisode des campements pro-Palestine au printemps 2024 a été sévèrement réprimé, notamment à McGill, mais aussi en Alberta où des militant·e·s ont été sauvagement battu·e·s par la police. En septembre 2025 seulement, d’autres étudiant·e·s communistes ont été menacé·e·s de suspension et d’expulsion à Calgary et au Cape Breton pour avoir posé des affiches et distribué des tracts et un journal.
L’hypocrite Stéphane Pallage, le recteur de l’UQAM, signait en mars dernier une lettre en défense de la liberté académique dans laquelle il soulignait que le Québec est un « lieu unique » pour la « libre pensée ». On voit au contraire que l’UQAM n’est pas une exception. Pour ces institutions attachées par mille et un fils au statu quo capitaliste, il y a des limites à la liberté d’exprimer des idées révolutionnaires et radicales.
RIPOSTONS
Nous ne sommes pas les premier·ère·s à être attaqué·e·s de la sorte – ni les dernier·ère·s. Si aujourd’hui la direction réprime des militant·e·s communistes, demain elle s’attaquera à nouveau aux associations étudiantes, aux syndicats et à d’autres groupes politiques ou militants œuvrant dans l’UQAM. Il faut dès maintenant nous mobiliser contre cette répression croissante et défendre nos droits démocratiques.
Nous en appelons aux associations étudiantes de l’UQAM, ainsi qu’aux syndicats sur le campus, de dénoncer cet acte de répression et de prendre action contre la vague répressive sur le campus.
Nous invitons aussi la communauté uqamienne, étudiant·e·s et travailleur·euse·s, à :
Envoyer un courriel à la direction de l’UQAM lui demandant le retrait immédiat des mesures disciplinaires contre les quatre étudiant·e·s.
Signer la pétition demandant le retrait immédiat des mesures disciplinaires contre les quatre étudiant·e·s.
Venir manifester votre soutien aux quatre étudiant·e·s en allant au rassemblement du 24 octobre devant les bureaux du comité disciplinaire (détails à venir).
Une attaque contre un·e est une attaque contre tou·te·s !
Pour une UQAM combative !
Palestine libre !






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